Les femmes utilisent tous les mois des protections hygiéniques lors de leurs règles. Ces produits sont au plus près de notre intimité, il est donc essentiel de les choisir avec soin, en ayant toutes les clés pour opter pour la meilleure option. Voici un panorama des solutions existantes, avec leurs avantages et leurs inconvénients.
Les protections hygiéniques jetables
Les serviettes, tampons et protège-slips jetables “conventionnels” ne sont pas sans danger. En effet, les fabricants de protections hygiéniques ne sont pas tenus d’indiquer leur composition sur les emballages…et certaines molécules posent problème :
- les produits blanchissants et les parfums utilisés peuvent, à minima, perturber la flore vaginale.
- les tampons et serviettes jetables peuvent par ailleurs contenir des phtalates, qui sont des perturbateurs endocriniens.
- des traces de pesticides et d’engrais chimiques ont été retrouvés lors d’analyses, même pour les protections biologiques.
Sans compter les inconforts que ces protections menstruelles peuvent occasionner (irritations, mauvaises odeurs…) !
Dans un rapport daté de 2019, l’ANSES (l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) indique que “(d)es essais ont révélé la présence de substances chimiques dans les tampons et les coupes menstruelles, mais sans dépassement des seuils sanitaires.” Cela étant, la présence de telles substances n’est pas anodine pour la santé des femmes et les seuils sanitaires pourraient être potentiellement à revoir. Les seuils sanitaires définis ne tiennent pas compte de l’utilisation des produits au contact de la muqueuse vaginale ni de leur utilisation régulière et répétée. Par ailleurs ,“l’Agence recommande néanmoins aux fabricants d’améliorer la qualité de ces produits afin d’éliminer ou de réduire au maximum la présence des substances chimiques.”
En attendant, que faire ? Heureusement, de nombreuses alternatives se sont développées sur le marché. Des alternatives plus sécuritaires à la fois pour les femmes, mais également pour la planète !
La cup, ou coupe menstruelle
Réalisées en silicone chirurgical, les coupes menstruelles (ou cups) sont à insérer dans le vagin au moment des règles. Elles recueillent ainsi le sang à la manière d’un tampon. Différentes tailles existent, afin de s’adapter à la morphologie et au flux de chacune. La cup peut notamment être pratique en voyage, car elle ne génère aucun déchet et demande simplement d’avoir accès à un point d’eau potable pour la nettoyer.
Attention, comme pour les tampons, il convient de retirer, vider et nettoyer sa cup toutes les quatre heures, afin d’écarter tout risque de syndrome de choc toxique.
L’ANSES rappelle que “le syndrome de choc toxique menstruel, est une maladie aiguë et infectieuse. Elle est causée par la libération d’une toxine bactérienne dans le sang, la TSST-1 produite par un type de staphylocoque doré (Staphylococcus aureus).” Ainsi, il peut se produire lorsque le sang menstruel stagne à la sortie du col de l’utérus, lorsque l’on porte un tampon ou une coupe menstruelle, car la bactérie va en faire son milieu de culture et libérer cette dangereuse toxine. Fièvre, vomissements, céphalée, diarrhée, sensation de malaise et éruption cutanée sont les symptômes pouvant indiquer un syndrome du choc toxique. Cette infection généralisée peut être fatale.
On évitera donc de porter sa cup la nuit, par exemple !
Par ailleurs, les femmes porteuses d’un stérilet devront être précautionneuses : en effet, lors du retrait de la coupe menstruelle, l’appel d’air provoqué peut déplacer voire retirer ce dispositif contraceptif.
Il faut également penser à stériliser sa cup à l’eau bouillante à chaque début de règles.
Enfin, la cup ne sera forcément une protection hygiénique idéale pour les femmes ayant des règles douloureuses ou de l’endométriose.
Les serviettes et culottes lavables
Les serviettes et culottes lavables sont de belles alternatives aux protections hygiéniques à usage unique. En effet, leur composition est plus respectueuse de l’intimité féminine et permet une absorption optimale, sans sensation d’humidité, ni mauvaises odeurs.
Certains modèles de culottes de règles sont par ailleurs très fins, très travaillés et peuvent redonner confiance aux femmes, qui ne se sentent pas toujours très jolies durant leurs règles. On peut par exemple citer la marque Réjeanne, même si d’autres marques signent également des culottes très féminines 🙂
Attention toutefois à privilégier des serviettes ou des culottes certifiées GOTS ou OEKO TEX Standard 100 qui garantissent l’absence de produits chimiques nocifs (pesticides, perturbateurs endocriniens, nanoparticules…).
Les serviettes et culottes lavables peuvent représenter un coût financier (environ 30 euros pour les culottes et 20 euros pour les serviettes), mais elles sont vite rentabilisées sur la durée (un paquet de serviettes jetables biologiques peut atteindre 4 euros, pour un seul cycle). Par ailleurs, elles sont davantage respectueuses de l’environnement, car elles ne génèrent aucun déchet. Il faut simplement prendre le temps de les rincer une fois utilisées pour retirer le sang menstruel puis de les mettre en machine avec vos vêtements habituels.
Par ailleurs, comme elles laissent le sang s’écouler, on peut les porter plus longtemps qu’une coupe menstruelle, et notamment la nuit (en fonction de son flux, bien sûr).
Le flux instinctif libre
Le flux instinctif libre consiste simplement à retenir le sang des règles et à le libérer seulement au moment d’aller aux toilettes. Aucune protection périodique n’est alors nécessaire et cette technique procure une liberté totale pour les femmes qui le pratiquent ! Par ailleurs, pour rappel, le sang des règles ne s’écoule pas de manière continue, mais à la suite des contractions utérines. Les signaux pouvant alerter d’un besoin de relâcher le sang peuvent être une envie d’uriner, une pesanteur dans le bas-ventre voire une petite douleur.
Toutefois, cette méthode demande un peu d’entraînement et d’être 100% à l’écoute de son corps, ce qui n’est pas forcément évident lorsque l’on a une vie active et que le mental est occupé ailleurs. Le périnée, qui est le muscle qui va retenir les règles, doit également être suffisamment musclé pour pouvoir se contracter, presque instinctivement ! Avec un peu de pratique, toutes les femmes peuvent pratiquer le flux instinctif libre, qui est un mécanisme physiologique et naturel du corps féminin. Le flux instinctif libre peut par ailleurs être pratiqué en combinaison avec une culotte menstruelle, pour éviter toute fuite et surtout, le stress de tâcher ses sous-vêtements en cas de loupé.
Quid des protections hygiéniques bio ?
Les protections hygiéniques jetables doivent toujours être à minima de qualité biologique, afin de limiter au maximum les substances chimiques nocives. Il est également préférable de les réserver au strict nécessaire, en voyage par exemple, s’il n’est pas possible de laver sa cup ou ses protections lavables correctement.
Cup, culotte de règles, serviettes lavables…les solutions ne manquent pas pour protéger sa lingerie en période de règles et ce, de manière la plus respectueuse possible de notre santé. Quelle est votre préférée ? 🙂
