Légalisée en 1967 en France, la pilule contraceptive a été un vecteur de l’émancipation des femmes : en effet, leur vie sexuelle n’était plus forcément corrélée à la survenue d’une grossesse non désirée !
Elle est aujourd’hui largement prescrite par les gynécologues à visée contraceptive, mais aussi pour les femmes (parfois très jeunes), qui ont des problèmes d’acné, de règles douloureuses ou d’endométriose, par exemple. En 2016, une femme sur 3 déclarait prendre la pilule.
Cela étant, on s’en rend compte aujourd’hui avec le recul, la pilule n’est pas sans conséquence sur la santé féminine.
Quel est son mode d’action ?
La pilule n’est ni plus ni moins qu’un perturbateur endocrinien ! En effet, son rôle est de tromper notre cerveau pour éviter toute grossesse, malgré les rapports.
Pour rappel, un perturbateur endocrinien est une substance qui va leurrer l’organisme et se faire passer pour une hormone naturellement produite par le corps.
Pour aller plus loin, je vous recommande la lecture de mon article Les perturbateurs endocriniens : pourquoi et comment les éviter ?
Pour comprendre son mode d’action, il faut distinguer :
- La pilule oestro-progestative, qui contient des oestrogènes et de la progestérone de synthèse
- La pilule progestative, qui contient uniquement de la progestérone de synthèse.
La pilule oestro-progestative
Les contraceptifs oestroprogestatifs (ou combinés) contiennent des oestrogènes et de la progestérone de synthèse. Leur principal mode d’action est de bloquer l’ovulation. Ils rendent également la glaire cervicale très resserrée, empêchant ainsi les spermatozoïdes d’entrer dans l’utérus. Par ailleurs, ces contraceptifs empêchent le développement de la muqueuse utérine en deuxième partie de cycle, ce qui explique que les femmes qui en prennent ont peu, voire pas, de saignements lors de leurs règles.
Le cycle menstruel sous pilule combinée
Lorsque l’on prend une pilule combinée, le taux d’oestrogènes est constant et faible durant toute la durée du cycle ; le taux de progestérone est quant à lui, nul : en effet, sans ovulation, pas de corps jaune et donc, pas de progestérone ! Au niveau hypophysaire, le taux de FSH et de LH est globalement faible durant les 28 jours du cycle.
Mais pourquoi ? Un contraceptif oestroprogestatif contient de la progestérone et de l’oestrogène de synthèse : ces deux hormones, dosées faiblement, vont forcer le rétrocontrôle négatif sur l’hypothalamus, qui, en réponse, va produire moins de GnRh ; l’hypophyse, à son tour, va produire moins de FSH : les follicules vont donc rester à un stade peu mature et ne vont pas produire, à leur tour, des oestrogènes. Or, comme je vous l’expliquais dans mon article Que se passe-t-il au cours du cycle féminin ?, c’est le pic d’oestrogènes qui exerce un rétrocontrôle positif sur l’hypophyse, qui produit alors beaucoup de LH et provoque ainsi l’ovulation !
Les règles sous pilule oestroprogestative
Les femmes sous contraceptif combiné ont tout de même des règles…qui n’en sont pas. En effet, l’endomètre n’ayant pas été étoffé pour accueillir un embryon, le corps n’a rien à éliminer. Les saignements observés sont en réalité des règles de privation, déclenchées par l’arrêt du contraceptif au bout du 21ème jour, pour donner une “illusion” de cycle menstruel normal.
La pilule combinée, mais aussi le patch et l’anneau sont des contraceptifs oestroprogestatifs.
La pilule progestative
Comment fonctionne-elle ?
Cette pilule contient donc uniquement de la progestérone de synthèse et est prise en continu, tous les jours du cycle. Ils sont réputés pour avoir moins d’effets secondaires délétères pour l’organisme que les contraceptifs oestroprogestatifs.
Il existe deux grandes classes de contraceptifs progestatifs : ceux contenant du désogestrel ou du lévonorgestrel. Les premiers bloquent l’ovulation en rendant la glaire cervicale plus épaisse ; les seconds, quant à eux, rendent uniquement la glaire cervicale imperméable à l’entrée des spermatozoïdes.
Parmi les contraceptifs progestatifs donc la pilule progestative, mais aussi, le DIU (stérilet) hormonal et les implants.
Les règles sous pilule progestative
Les femmes sous contraception progestative n’ont en général plus de règles.
Quels sont les effets secondaires de la pilule ?
Les effets secondaires documentés des contraceptifs hormonaux sont nombreux :
- troubles de l’humeur et de la libido,
- prise de poids,
- acné,
- douleurs dans les seins,
- saignements entre les règles,
- absence de règles,
- risques de thromboses et autres problèmes cardio-vasculaires,
- problèmes osseux,
- une augmentation de 20 à 30 % du risque de cancer du sein,
- sans compter une surcharge hépatique, puisque c’est le foie qui est chargé de traiter toutes les substances délétères pour le corps, comme les médicaments et les hormones de synthèse !
L’importance d’être maîtresse de son cycle, de son corps et de sa contraception
Lorsque l’on souhaite reprendre contact avec son corps, ses cycles et laisser son système hormonal occuper son rôle sans entrave, il est préférable d’opter pour des méthodes contraceptives non hormonales, telles que le préservatif, le diaphragme, le DIU au cuivre (non hormonal) ou encore la symptothermie.
Toutefois, notez que cet article a une visée uniquement informative : loin de moi l’idée de vous dicter votre conduite en matière de contraception !
J’aimerais simplement que vous le fassiez en conscience 🙂 Nous avons parfois besoin de la pilule pour être rassurée quant à une grossesse non désirée, atténuer des douleurs, de l’acné…C’est un bouton “pause” sur le cycle, qui peut parfois faire du bien, notamment en cas d’endométriose ou de SOPK, par exemple.
Mais gardez en tête que ce traitement doit être réservé au court terme, et que la pilule masque les troubles du cycle féminin sans les soigner.
Quel que soit votre choix de contraception pour des raisons médicales ou personnelles, sachez qu’il est aussi possible de vivre ses cycles de manière apaisée, grâce, notamment, à la naturopathie 🙂
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